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Laura vs Lola : Chapitre 4

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Offline cliker

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Laura vs Lola : Chapitre 4
« on: April 22, 2019, 03:32:16 PM »
Nouveau chapitre plus calme cette fois mais qui annonce des choses très intéressantes pour la suite.


« Les filles, peut-être pouvons-nous faire une petite pause ? »

Cela faisait maintenant une heure que Béatrice regardaient les deux jeunes femmes ramper, rouler pitoyablement sur le sol de sa laverie automatique. Blessées à divers endroits, elles répandaient des traces de sang un peu partout sur le carrelage grisâtre et sur les machines. Mais ça ne dérangeait pas le moins du monde Béatrice, qui était pourtant la propriétaire des lieux. Celle-ci pourrait les regarder se battre, s’étriper, s’entre-tuer à l’infini si seulement il n’y avait pas le reste de l’univers. Le problème pour Béatrice, enfin l’un des problèmes, était que si ces deux folles en venaient effectivement à se tuer dans sa laverie elle s’attirerait inévitablement des problèmes avec la justice car elle n’aurait rien fait pour les arrêter. Et elle finirait en prison. Et malheureusement Béatrice avait une famille, un mari, une vie…
Assise sur une de ses machines à laver dix-huit kilos elle observait donc les deux adversaires dans leur lent combat en se demandant ce qu’elle pouvait bien faire maintenant. Elle avait fermé sa laverie et abaissé les stores afin que les passants ou autres clients ne les voient pas se déchirer mutuellement mais le jour déclinait inexorablement et l’heure viendrait où Béatrice devrait rejoindre ses pénates…
Elle était frustrée et furieuse. Ses préoccupations l’empêchaient de profiter du moment. La scène qui se jouait devant elle était pourtant tout ce qui l’excitait au monde… Elle avait toujours eu une sorte de fétichisme pour la lutte, le combat au corps à corps et la compétition de toute sorte entre deux femmes. Et ces deux-là lui avait même permit de se découvrir un peu plus elle-même… contre toute attente un combat à mort l’excitait tout autant que le reste. Et la présence de sang et de blessure ne faisait qu’ajouter du piment. Mais Béatrice avait l’esprit encombré par l’angoisse, la peur de finir en prison ou en hôpital psychiatrique pour se doigter comme elle aimerait bien le faire devant ses deux corps amochés qui luttaient infatigablement l’un contre l’autre. Elle entreprit à la place d’enregistrer mentalement ce qu’il se passait devant ses yeux afin de ne jamais l’oublier, afin de n’en perdre aucune miette. Deux jeunes femmes dans la vingtaine, une blonde et une brune, étaient enlacées à même le sol dans une étreinte puissante, leurs ongles étaient plantés dans la chair de l’autre et se griffaient mutuellement. Leur visage étaient écrasés l’un contre l’autre. Littéralement. Leur nez étaient aplatis contre le nez de l’autre, leur bouche étaient plaquées contre celle de l’autre dans un baiser platonique et leur yeux était plongés dans ceux de l’autre, échangeant de la haine aussi noire que pouvait être la haine. Elles avaient chacune perdues une chaussure et leur pieds nus luttaient tout autant que le reste de leur corps. C’était comme si ces deux jeunes femmes voulaient s’affronter avec toutes les parties de leur corps, comme si leur être entier étaient en confrontation. Et cela ne semblait pas vouloir s’arranger. Béatrice soupira et sauta à terre. Même si ça lui déchirait le cœur, elle devait mettre un terme à tout ceci avec tout ce que cela pourrait impliquer : risquer de mettre fin à une scène incroyable qui ne se reproduira probablement jamais.
Elle frappa dans ses mains dans l’espoir de capter leur attention :

« Écoutez-moi maintenant toutes les deux, commença-t-elle d’une voix qu’elle trouva forte en dépit des circonstances et de l’état dans lequel elle se trouvait, vous êtes dans ma laverie et même si cela me répugne, je dois vous demander d’aller régler vos comptes ailleurs. »

Comme à chaque fois qu’elle avait essayé de prendre la parole jusque-là, cela n’eut aucun effet sur les deux combattantes qui continuèrent à rouler lentement sur le sol, comme deux serpents en plein combat. Béatrice s’approcha. Elle n’allait pas mettre sa vie en danger et risquer d’aller en prison pour que ces deux-là continuent de se battre… Même si elle adorait ça !

« Aller, séparez-vous maintenant ! »

Béatrice les toucha pour la première fois. Leurs peaux étaient chaudes et il était difficile de ne pas mettre les doigts sur une de leur nombreuses griffures. Au moment où la peau des doigts de Béatrice vint en contact avec celles des deux belligérantes, celles-ci semblèrent se réveiller en même temps, comme frappées par un coup de jus. Elles sursautèrent, comme extirpées d’une transe, et eurent un hoquet de surprise. Elles se séparèrent à la hâte, essoufflées. La blonde rampa sur le dos pour s’adosser à un mur et bredouilla des excuses. La brune resta allongées sur le sol, semblant à bout de souffle, les deux mains sur sa poitrine généreuse. Elles semblaient toutes les deux en état de choc.

« Les filles, essayons de nous calmer... » tempéra Béatrice, désireuse de prendre le contrôle de la situation maintenant qu’elle le pouvait, nous allons discuter de tout ça calmement. »

La brune se mit sur un coude et regarda en direction de la blonde qui lui rendit son regard. Il n’y avait plus de haine ni cette drôle d’expression morte dans leur yeux mais il subsistait toujours quelque chose de brillant dans leur pupille et Béatrice identifia cela comme une sorte de flamme compétitrice mais elle se trompait sûrement.

« Je ne sais pas ce qui m’a prit… souffla la blonde, je suis désolée…

-Pas besoin de t’excuser, répondit sèchement la brune en se relevant douloureusement, c’est à moi de m’excuser de t’avoir mise dans cet état. »

Une étincelle scintilla dans le regard bleu de la blonde. Elle se releva à son tour :

« J’ai fait des dégâts moi aussi, alors si, je m’excuse. »

La brune, qui était en train d’observer ses blessure, notamment une griffure plus profondes que les autres au niveau de la hanche droite, releva la tête et encore une fois les deux jeunes femmes s’affrontèrent du regard.
Béatrice ne put retenir un sourire. Un sourire diabolique qui ne lui ressemblait pas. 

« Il semblerait que toutes les deux ayez encore quelque choses à régler... je me trompe ?»

Béatrice savait qu’elle ne se trompait pas. Elle vit les deux jeunes femmes détourner leur regard des yeux de l’autre mais sans pour autant regarder Béatrice. Elles avaient honte de ce qu’elles avaient fait.

« Et si je vous ramenait chez vous ? » proposa Béatrice.

En faisant cela elle prenait la le risque de clore ce chapitre, primordial pour elles trois, et de ne plus jamais pouvoir mettre un point final à cette histoire. Mais d’un autre côté, elle voyait mal comment faire avancer les choses en ces circonstances... Et au moins saurait-elle ou ces deux jeunes femmes habitaient. Et une fois ces informations notées… Béatrice frissonna à l’idée de tout ce qu’elle pourrait faire… les espionner, les suivre, arranger des rencontres…

«Oui, je veux bien... » répondit la blonde tandis que la brune se contentait de hocher timidement la tête.

« Très bien, suivez-moi. Au fait, comment vous appelez-vous ? »

L’instant d’après, accompagnée de Laura et Lola, Béatrice sortit de sa laverie. Clés en main, elle attendit que ses deux « protégées » sortent timidement à l’air libre pour fermer la porte derrière elles. Laura et Lola essayaient tant bien que mal de cacher les endroits de leur corps que leur vêtements déchirés révélaient au grand jour. A moins que ce ne soit leur plaies qu’elles cherchaient à dissimuler…ou les deux. Sensible à leur gêne, Béatrice ne traîna pas pour déverrouiller les portière de sa Hyundai et les faire s’installer toutes deux à l’arrière, le siège passager de devant étant déjà occupé par un siège pour bébé qu’elle ne pouvait se résoudre à enlever.

« Alors, où est-ce que nous allons ? » demanda Béatrice d’un ton fanfaronnant en allumant la radio.

Faire taxi était un vieux rêve de jeunesse...

« Je pense que c’est moi la plus proche, 06 bis rue de Rispaille s’il vous plaît... »

C’était Laura, la blonde, qui avait parlée. Béatrice répondit par un «On est parties » et sortit du petit parking réservé aux clients de sa petite affaire.

« Il ne faut pas vous tracasser les filles, lança Béatrice en brisant le silence et en mettant son clignotant à droite, cela arrive à tout le monde d’avoir un coup de sang et de faire des choses qu’on regrette par la suite… Si vous saviez ce que j’ai pu faire et regretter, vous ne me croiriez pas. »

Elle ponctua sa phrase d’un petit rire sans joie et son sourire s’effaça alors qu’elle jetait un œil au siège bébé à ses côtés. Mais elle reprit bien vite ses esprits et lorgna du côté de son rétroviseur central. Elle put voir les deux jeunes femmes assises côte à côte, pratiquement dans la même position. Leur tête étaient tournées l’une vers l’autre et encore une fois, elles s’affrontaient silencieusement du regard sans jamais cligner des yeux et sans qu’aucune expression ne déforme leur visages amochés. Béatrice trouvait cela tout bonnement fascinant. Il y avait entre ces deux-là une telle rivalité, une telle compétition, une telle haine ! que même malgré leur honte et leur gêne, elles ne semblaient pouvoir s’empêcher de se confronter l’une à l’autre. Elles étaient même entrées dans une sorte de transe, ne se rendant plus compte de rien si ce n’était leur adversaire, comme si elles étaient dans une bulle et que la seule choses importante était de se battre l’une contre l’autre.
Béatrice dut arrêter de les observer pour se concentrer à nouveau sur la route si elle ne voulait pas faire un carton. Mais quelle journée ! Quel cadeau du ciel ! Elle n’allait pas les lâcher ces deux-là, oh certainement pas ! Elles allaient devenir ses artistes privées, son show permanent ! Et pourquoi pas, la chatte de Béatrice eut un sursaut rien qu’à y penser, ses partenaires de lutte ?