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Hatred at school : An interracial rivalry between two teachers

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Offline cliker

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Nouvelle histoire ! Comme j'ai un peu abandonné l'autre, je me suis concentré sur celle-là, qui m'a été demandé par quelqu'un qui voulait une histoire à propos d'une prof blanche et d'une prof noire. J'ai donné tout ce que j'avais dans cette histoire, j'espère qu'elle plaira.
Je prends mon temps pour le développement mais chaque chapitre contient des petits affrontements bizarres comme je les aime jusqu'au combat final.


Hatred at school




Chapitre 1 : Vanessa


      Vanessa regarda l’heure sur sa montre en or et frappa dans ses mains :

« Je vais maintenant vous rendre les copies du contrôle que vous avez fait il y a une semaine. »

Elle s’empara d’un paquet de feuille à droite de son bureau et descendit de sa petite estrade en ajoutant :

« Et pour certains ce n’est pas fameux...N’est-ce pas Dre ? »

Vanessa donna sa feuille à la jeune fille comme si elle lançait un os à un chien :

« Ce n’est pas comme ça que vous allez réaliser votre rêve de devenir avocate, dit-elle avec mépris puis son visage s’éclaira, en revanche, Ashley est bien parti pour réussir ! »

Elle donna sa copie à la jolie petite blonde assise à côté de Dre dont la peau était aussi sombre que celle de sa voisine était pâle.
Pendant quelques minutes Vanessa distribua ainsi les copies à ses élèves, attribuant à chacun un petit commentaire plus ou moins encourageant, plus ou moins piquant. La sonnerie sonna soudain vrillant les bonnes oreilles de Vanessa qui grimaça.

« N’oubliez pas que demain nous entamons un nouveau chapitre du programme, dit-elle d’une voix forte pour couvrir le brouhaha habituel post-sonnerie, alors faites moi le plaisir de feuilleter votre livre avant ! »

Elles répondit ensuite aux salutations des élèves qu’elle préférait et ignora les autres. Assise à son bureau pour y mettre de l’ordre, elle leva les yeux par-dessus ses lunettes pour voir Ashley et Dre lui faire face, l’une bouillonnante de colère, l’autre s’excusant presque d’être là par sa posture.

«Votre façon de noter est injuste ! Éclata Dre en posant sa copie sur le bureau avec le plat de la main, vous lui avez accordé des erreurs que vous ne n’avez pas épargné ! »

Vanessa se renversa sur sa chaise et soupira. Elle retira ses lunettes pour les nettoyer avec un mouchoir.

« Allons bon, encore cette histoire…
 -C’est vrai madame... » fit Ashely d’une petite voix timide.

Vanessa secoua la tête et remit ses lunettes. Elle regarda droit dans les yeux de Dre :

« Nous avons déjà discuter de cela jeune fille, dit-elle d’une voix sèche et en articulant chaque syllabes, et si je laisse passer certaines choses à Ashley c’est parce qu’elle le mérite et pas vous tout simplement.
-Qu’est ce que j’ai fait pour ne pas mériter les mêmes droits qu’elle ? » s’écria Dre d’une voix aiguë.

Vanessa lui lança un regard glacial.

« Vous écrivez comme si vous vous adressiez à vos cousins, vos frères de cité. » finit par dire Vanessa avec une voix à faire frisonner un ours polaire.

Dre ouvrit la bouche dans une mimique aussi outrée que choquée. A ses côtés Ashley, surprise, haussa les sourcils, écarquilla les yeux en regardant ses pieds. Vanessa se pencha sur son bureau et joignit les doigts pour planter le bleu électrique de ses yeux dans le noir rempli de colère de Dre :

« Alors peut-être que quand vous vous impliquerez un peu plus dans votre travail, je pourrais être plus coulante sur certaines choses. Pour l’instant, vous n’avez que la note que vous méritez. »

Dre alla répondre quelque chose mais choisit de quitter la salle à pas furieux. Vanessa ne lui accorda pas un regard et se concentra sur Ashley qui allait la suivre :

« Ashley, ma douce, pourquoi vous abaissez-vous à écouter les plaintes de ce genre d’individus ? Demanda-t-elle d’une voix douce, vous valez bien plus que ça... »

Ne répondant rien, Ashley eut un petit sourire gêné et salua sa professeure avant de quitter la salle. Vanessa la suivit du regard en secouant la tête, résignée. Elle se leva ensuite et rangea ses affaires. Ses livres et ses feuilles dans sa sacoche de cuir coûteux et elle sortit deux étuis à lunettes. Elle ôta celles de vue qu’elle avait sur le nez et les rangea dans leur étuis en battant des paupières. Elle ouvrit ensuite l’autre boîte et sortit une autre paire, aux verres teintés.
Elle verrouilla ensuite sa salle de classe et marcha dans le couloir, ses talons heurtant le carrelage avec fracas. Le soleil de fin d’après-midi était encore éblouissant en cette période de l’année et rendait tout orange autour d’elle. Elle songea avec plaisir aux larmes qu’elle avait vu sur le visage nègre de Dre lorsque arrivée aux escaliers, elle se figea. En bas des marches une femme noire de son âge avait les yeux levés vers elle. Pendant quelques secondes elles s’affrontèrent du regard. C’était Gloria.

Gloria était arrivé dans le lycée de Vanessa il y avait deux mois maintenant. Moins d’une semaine après son arrivée, les choses avaient commencées entre elles. Gloria était noire et avait le culot de regarder les gens avec mépris, presque avec dégoût. Elle ne se mélangeait pas avec les autres et quand elle ouvrait la bouche, c’était pour contredire, se moquer avec ironie ou encore pousser un soufflement de nez hautains en regardant ailleurs. Les seuls avec qui elle riait parfois c’était ses semblables à la peau couleur merde comme les appelait Vanessa. Cette dernière détestait Gloria. Encore plus que toutes les autres noirs du lycée, du monde entier.
Lorsqu’elle se croisaient dans les couloirs, les deux enseignantes avaient l’habitude de se jauger, de se lorgner de la tête aux pieds. Alors qu’elles étaient toutes deux dans la salle des professeurs, il leur arrivait de se fixer dans les yeux pendant quelques minutes par-dessus les tables et entre leur collègues. Elles eurent plusieurs débats endiablés et disputes au cours des semaines qui suivirent l’arrivée de Gloria. Celle-ci pensait pouvoir tenir tête à Vanessa qui enseignait dans ce lycée depuis dix ans maintenant et qui était une vraie star, autant auprès de ses élèves qu’auprès de ses collègues masculins. Avec sa haute taille, ses formes plantureuse, ses airs de femme fatale encore renforcés par ses lunettes posés sur son nez pointues et sévère, elle était respectée et même crainte. En plus d’avoir une relation privilégiée avec le directeur de l’établissement. Avec un tel pedigree elle n’allait certainement pas laisser une noire arriviste lui répondre. Alors elles avaient commencé à s’insulter. Discrètement bien sûr. Lorsqu’elles se croisaient dans les couloirs, lorsqu’elles étaient seules, elles se balançaient des insultes. Vanessa aimait utiliser « négresse », « guenon » et autres. En premier lieu Gloria n’avait pas répliquer, se contentant de serrer les mâchoires et de la fermer. Vanessa était très contente d’elle en ce temps-là et même un peu déçu que ça ne soit pas aller plus loin entre elles.
Mais une fois, alors que Vanessa ne prit même pas la peine de l’insulter alors qu’elles se croisaient, Gloria la bouscula rudement d’un coup d’épaule, l’envoyant valser contre le mur.

« Regarde où tu vas salope. » avait lancé Gloria par-dessus son épaule.

Vanessa avait failli se jeter sur elle ce jour-là. Mais alors elle se mit à analyser où est-ce qu’elle et Gloria pouvaient être susceptible de se rencontrer sans que personne ne puisse les voir. Elle avait trouvé ce créneau un mercredi soir. Les couloirs étaient vides et Vanessa fit un détour exprès pour croiser la route de Gloria. Elle marchèrent l’une vers l’autre et se bousculèrent rudement, épaule contre épaule. Le contact fut si violent que Vanessa manqua de laisser chuter sa sacoche. Elle continuèrent leur route sans se retourner et sans dire un mot.

Les jours suivants, elles s’insultaient en se croisant et lorsqu’elles le pouvaient, se bousculaient âprement.
Vanessa avait dû mal à croire que cette négresse lui résiste. Bientôt elle fit une enquête à son sujet en utilisant les faveurs qu’elle avait auprès du directeur. Il lui appris en échange d’une bonne pipe et quelques séance de bataille d’orteil qu’il affectionnait d’une façon étrange et particulière, que Gloria était une sorte d’aberration de l’enseignement. Venant des pires coins de la ville, elle avait su se démener pour faire des études pour devenir une excellente professeure d’histoire et sortir du milieu pourri auquel elle était liée. Mais ce dernier laissait des traces sur son comportement. Avant d’être embauché dans le lycée de Vanessa, elle s’était fait exclure de plus d’une dizaine d’établissement pour mésentente et même violence envers les élèves et personnel enseignant. En entendant cela, Vanessa ricana et fit un commentaire sur les singes et le fait que les sortir de leur jungle n’était pas une bonne idée. Le directeur lui rappela avec sournoiserie qu’elle aussi s’était faite virée de plusieurs établissement à cause de son racisme.

Depuis ces révélations sur son adversaire, Vanessa était encore plus désireuse de se confronter à elle. Elle avait toujours rêvé de botter les fesses d’une black de service.
Dans cette cage d’escalier où elles se faisaient face, ce désir se mit à brûler plus que jamais. Sans lâcher Vanessa des yeux, Gloria monta quelques marches. Vanessa abaissa ses lunettes sur son nez pour que son ennemie puisse voir qu’elle lui rendait bien son regard et descendit de quelques marches. Elles se retrouvèrent bientôt à la même hauteur, sur la même marche. Elles se regardaient avec un visage neutre, le visage à quelques centimètre l’un de l’autre dans l’étroitesse des escaliers.
Ce n’était pas la première fois qu’elles se contemplaient ainsi sans rien dire. Une fois elles s’étaient rencontrées à la machine à café et avaient essayées d’insérer leur pièce en même temps. Durant quelques minutes elles avaient appuyées leur pièce l’une contre l’autre, leurs ongles se frôlant, tout en se regardant dans les yeux, sans émotions.
Elles semblaient de nouveau plongées dans une nouvelle bataille de regard. Ces dernières étaient souvent interrompues par quelconque sonneries où collègues. A cette heure-ci il n y avait plus de sonnerie et nombre de collègue étaient déjà rentrés chez eux.

« Tu as encore fait pleurer Dre. »

Cette façon qu’avait cette salope de guenon de la tutoyer rendait Vanessa folle de rage.

« Je vois que quand le bébé macaque à des problèmes, il va directement voir la reine des macaques. » répliqua Vanessa, le menton vers le bas pour accentuer la force de son regard dans celui de Gloria

Un tic agita le coin de l’œil droit de Gloria, preuve que la pique de Vanessa n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde.

« Écoute, reprit-elle, si tu ne m’aime pas, très bien. Je ne t’aime pas non-plus. Mais ce n’est pas une raison pour rejeter la haine que tu éprouves pour moi sur tes élèves.
-Je t’arrête tout de suite, ce n’est pas toi que je n’aime pas, fit Vanessa avec un petit sourire, mais tous les bronzés de cette planète. Ne te crois pas au-dessus du lot, tu n’es qu’un gros nez parmi tant d’autres. »

La poitrine de Gloria gonfla alors que celle-ci semblait essayer de se contenir. Elle se rapprocha de Vanessa et prononça les dents serrés :

« Tu n’es donc qu’une sale raciste de merde. Est-ce que tu sais le nombre de suprémacistes blanche comme toi que j’ai éclaté dans mon quartier ? Est-ce que tu en as la moindre idée ? »

Vanessa se rapprocha aussi, mettant en relation leur deux opulentes poitrines alors que leur nez se touchaient presque :

« Je sais de quelle forêt tu viens et je sais pourquoi tu es arrivée en cours d’année, dit Vanessa ses yeux plantés dans les yeux noirs de Gloria, et je sais que vous adorez attaquer en nombre. Tu sais ? Comme dans cette scène de Tarzan, où tous les singes se ruent à la poursuite de Jane et de l’homme-singe. Je ne me vanterais pas trop de ces victoires si j’étais toi. »

Gloria plaqua son front contre celui de Vanessa qui répondit en nature.

« J’ai toujours réglé le compte de ces pétasses toute seule, je n’ai pas besoin de renfort pour dérouiller des merdes comme vous. Une fois, j’en ai même détruite deux en même temps !
-Oh, bravo, tu sais te battre ! Ricana Vanessa, est-ce censé m’étonner ? Tu ne sais faire que ça. Mais je ne compte pas me laisser faire. J’ai vécu avec trois frères, ne t’inquiète pas que j’ai moi aussi quelques expériences. »

Le gros nez noir et plat affrontait le long nez blanc et pointu alors que le visage des deux profs étaient collés l’un à l’autre. Mais Gloria n’ajouta rien, se contenant de respirer de plus en plus fortement comme si la colère l’étouffait. Cela amusa Vanessa :

« Et bien ? Tu ne veux pas qu’on règle ça maintenant ? Dit-elle, maintenant qu’on en est là, pourquoi pas ? »

Elles restèrent visage contre visage quelques secondes avant que Gloria ne recule soudain. Cela surprit Vanessa qui trébucha en avant. Gloria monta les marches, la laissant médusée.

« Que de la gueule hein ? » ricana Vanessa en remettant ses lunettes correctement.

Gloria s’arrêta et lança par-dessus son épaule :

« Tu as de la chance que je ne puisse pas me permettre de me faire virer une nouvelle fois. »

Vanessa se tut et regarda Gloria et son imposant postérieur moulé dans son jean disparaître en haut des marches. Elle sentit son visage s’empourprer de frustration et d’excitation. Elle ne s’était battu que quelques fois, au sortir de boîte où avec quelques filles pour s’amuser mais jamais avec des noires. Elle n’avait jamais voulu se salir avec ces individus. Mais la ressemblance du physique de Gloria avec le sien ainsi que leur caractère aussi entêté l’un que l’autre et prompt aux conflits lui donnait envie de donner une correction à cette noiraude. Il fallait qu’elle trouve un moyen de se retrouver toutes les deux où elles ne pourraient pas être vues et où elles ne pourraient pas avoir de problèmes avec la justice ou la direction du lycée. Pendant les jours qui suivirent, Vanessa suivit Gloria, apprit son lieu de résidence et l’espionna dans tous les sens du terme. Elle apprit qu’elle avait deux enfants mais pas de mari apparent ce qui expliquait qu’elle tenait à son job. Vanessa ne pouvait pas non-plus organiser une  rencontre chez elle, ce serait trop louche et de toute façon elle avait quelqu’un. Comment pouvait-elle faire ?


Chapitre 2 : Gloria


      Gloria gara sa voiture sur le parking des professeurs et sortit de sa voiture. Il faisait déjà chaud alors qu’il n’était pas huit heure. Avec son sac à dos à dos, elle entra par l’entrée des profs où la frêle secrétaire du directeur l’interpella de sa petite voix de souris :

« Excusez-moi mademoiselle Gloria, pouvez-vous venir un instant ? »

Gloria ne s’arrêta même pas et se contenta de lui lancer un regard en biais en continuant son chemin. La petite trottina derrière elle et la saisit par le bras. Gloria se dégagea sèchement, la faisant reculer immédiatement, paumes vers l’avant.

« Mademoiselle Gloria, bredouilla-t-elle tremblante, le directeur m’a chargé de vous dire qu’il avait réussi à vous obtenir cette sortie au musé que vous demandiez tant. »

Le visage de Gloria s’adoucit et se fendit même d’un sourire ce qui soulagea la secrétaire :

« Excuse-moi Javotte, dit-elle, mais je ne suis pas de très bonne humeur certains matin. Tu me pardonne ? »

Alors que la secrétaire éclata d’un rire haut perché et forcé comme tout et qu’elle témoignait de ses propres mauvais jours, Gloria réalisa que cette excursion au musé lui avait ôté de la tête toutes idées noires au sujet de Vanessa. Sans prêter plus d’attention à la petite femme aux cheveux bouclés devant elle, Gloria reprit son chemin vers la salle de classe où elle allait donner son premier cours de la journée.

«Mademoiselle Gloria attendez ! Piailla la secrétaire en la rejoignant à petit pas rapide, le directeur m’a aussi chargé de vous dire que vous allez être deux à organiser la sortie. Vous serez avec une autre enseignante qui réclamait elle-aussi une sortie au musé. »

Gloria eut une grimace de contrariété mais décida d’accepter ce détail de bonne grâce. Gloria n’était pas une professionnelle du social loin de là. Elle n’aimait pas la plupart des gens, surtout les femmes qui était trop fausse à son goût comme cette mauviette de secrétaire qui se pliait à tous les désirs du directeur et de cette Vanessa qui en profitait à loisir. Ce n’était jamais à Vanessa qu’on donnait les corvées mais c’était toujours à Vanessa qu’on donnait les bonnes choses. Cette raciste était la reine du lycée et cela ne dérangeait pas Gloria tant que personne ne l’emmerdait.

« C’est mademoiselle Vanessa qui sera votre binôme. »

Gloria se retourna et fixa la secrétaire qui se ratatina. Gloria se reprit et essaya de comprendre pourquoi les battements de son cœur s’excitaient autant tout à coup. Elle reprit son chemin sans penser où elle allait. Vanessa aurait-elle fait exprès ?
Une fois dans sa salle de classe, elle avait à peine sorti ses affaires de cours qu’on toqua à la porte.

« Bonjour la guenon, dit Vanessa en restant à la porte, on a notre première réunion ce samedi dans la salle de réunion, compris ? »

Avant que Gloria n’ait pu répondre quoi que ce soit, Vanessa avait déjà disparue, riant et ajustant ses lunettes sur son nez. Pendant toute la matinée, Gloria songea à ce que ça allait donner. Vanessa voulait-elle une confrontation ? Cela semblait être la seule explication à son comportement. Elle semblait prête à en découdre dans l’escalier la dernière fois et Gloria avait été à deux doigts de lui sauter dessus mais elle avait pensé à ses enfants et aux embarras que son chômage leur avait causé. Samedi, il n y aurait personne au lycée, elles ne seraient que toutes les deux. Gloria eut un sourire carnassier.
Le jour fatidique arriva vite. Gloria confia la garde de la maison à sa fille aînée et roula jusqu’au lycée. Pour une autre occasion, travailler un samedi l’aurait mit hors d’elle et elle ne serait pas venu tout simplement. Mais aujourd’hui elle allait travailler un samedi pour organiser une excursion pour que ses élèves et elle aillent au musé voir de plus près de grands fragments de l’Histoire et en plus allait en profiter pour régler ses comptes avec Vanessa. Gloria estimait que ça allait être rapide, juste l’histoire de faire comprendre à cette blanche arrogante qu’elle n’était pas de taille. Pour cela Gloria comptait sur ses principaux atouts : sa violence et sa sauvagerie. Ces deux choses-là avaient toujours fonctionné à merveille lors de ses nombreuses confrontation physique. Gloria se gara sur le trottoir, le parking des enseignants étant fermé le samedi et se dirigea vers le petit portique à côté du grand. Vanessa était censé avoir un double des clés. Elle la vit qui sortait de sa propre voiture, une voiture de sport, la préférée des frimeuses. Elles marchèrent l’une vers l’autre et il semblait qu’il y avait déjà de l’électricité dans l’air. Elles ne se saluèrent pas, se contentant d’afficher un visage fermé toutes deux. Vanessa ouvrit le portique et entra dans l’établissement, suivit de Gloria.

« Ferme à clé derrière toi, lui lança Vanessa d’un ton impérieux.   
-C’est à toi qu’on a confié les clés. » répondit Gloria en laissant délibérément grand ouvert.

Vanessa et elle se fixèrent du regard pendant quelques longues secondes puis cette première sourit et alla fermer le portique. Gloria ne savait pas où se trouvait la salle de réunion alors elle suivit Vanessa. Elle lorgna sur le fessier de celle-ci. Comme toujours Vanessa s’était habillée de façon provocante avec une jupe en jean et un haut très léger et cette jupe moulait son derrière imposant d’une façon insolente alors qu’il roulait au rythme de ses pas. Gloria secoua la tête pour se moquer de cette blanche qui essayait de prouver au monde entier qu’elle était meilleure que les noires. Elles grimpèrent les escaliers en silence et une fois devant la salle qu’il fallait, Vanessa l’ouvrit et toutes deux entrèrent. Vanessa ferma à clés derrière elle.

« Pour pas que tu prennes la fuite une seconde fois. » dit Vanessa sur le ton de la plaisanterie.

Une plaisanterie glaciale.

« C’est pour ça que tu es là hein ? dit Gloria, tu veux prendre ta raclée c’est bien ça ?
-Pas du tout, répondit Vanessa en posant sa sacoche sur la table et en allumant la climatisation, je suis là pour que nous puissions mettre de côté nos différents et organiser pour nos élèves une agréable et intéressante sortie au musé. »

Cela décontenança Gloria. Elle n’y croyait pas mais pourquoi Vanessa tournerait-elle autour du pot si elle voulait une confrontation physique ? Elles s’installèrent l’une en face de l’autre et se regardèrent longtemps dans les yeux. Vanessa joignit ses doigts sur la table, s’adossant à son siège pour montrer qu’elle pouvait rester longtemps comme ça. Gloria croisa les bras et fit de même. Gloria ne savait pas combien de temps elles allaient rester comme ça mais elle était prête à tout faire pour ne pas baisser les yeux. Si elle ne voulait pas avoir de problèmes, elle ne pouvait pas attaquer Vanessa elle-même, il faudrait que celle-ci fasse le premier pas. Aussi Gloria était ravi de pouvoir se confronter à cette ennemie par n’importe quel moyen détourné.
Les minutes passèrent sans que la situation n’évolue. Elles se regardaient toujours dans un silence de plus en plus pesant que Vanessa finit par rompre avec un sourire :

« Tu vas te décider à baisser les yeux salope de négresse ?
-Jamais. Et toi salope de blanche ? »


Vanessa sourit et Gloria le lui rendit.

« Jamais non-plus. » dit Vanessa en levant son majeur face à son adversaire.

Son doigt était long, blanc. L’ongle était naturel, assez long mais pas trop, bien coupé. Il semblait tranchant. Gloria leva le sien. Son doigt était noir et tout aussi long. Son ongle ressemblait à celui de Vanessa.

« Et si on s’y mettait ? » finit par lâcher Vanessa alors que Gloria ne disait plus rien.

Cette dernière acquiesça et toutes deux sortirent leur papier de leur sac avec une main, sans se quitter des yeux et sans abaisser leur majeur.

« Quel âge as-tu Gloria ?
-Trente-six ans.
-Comme moi !
Répondit Vanessa en haussant les sourcils, tu fais plus vieille et pourtant tu n’es pas plus mature.
-Je m’adapte au niveau de celui d’en face, dit Gloria en secouant son sac pour y dégager une masse de papiers sans lâcher les yeux de Vanessa.
-Quelle répartie de gamine ! » s’esclaffa Vanessa en s’échinant à ouvrir un classeur avec les doigts de sa seule main valide.

Elles continuèrent de se chamailler ainsi en préparant leurs affaire avec une main et sans les regarder. Pendant tout ce temps leur majeur restèrent dressés et leur yeux plantés dans ceux de l’autre. Bientôt Gloria perdit patience :

« Ça va continuer encore longtemps ? Dit-elle en écartant les mains, soit nous réglons ça soit nous planchons sur la sortie au musé mais on arrête ce stupide jeu ! »

Le sourire de Vanessa disparut lentement. Elle se leva tout aussi lentement. Gloria fronça les sourcils et l’imita. Elles contournèrent la table et se rejoignirent, face à face, leur nez se touchant presque.

« Tu veux qu’on en finisse ? Tu es sûre que tu le veut ? Je pourrais te faire virer espèce de sale truie de forêt. »

Gloria serra les dents et les poings. Vanessa continua en approchant sa bouche de celle de Gloria :

« Tu ne peut pas te permettre de perdre ce boulot n’est-ce pas ? Fit-elle à voix basse, aucun établissement ne voudra à nouveau de toi et comment vont faire tes enfants si tu ne ramène plus d’argent ?
-Espèce de…
-Tu pourrais bien sûr vivre comme les autres sangsues qui pompent les ressources d’un pays qui n’est même pas le leur, tu es bien dans ce genre. »

Gloria gifla Vanessa. Elles étaient si proche que le mouvement avait été court et rapide mais le bruit résonna longuement dans la petite salle et il fut assourdissant. Vanessa dont la tête avait été poussé sur le côté, refit face à Gloria, la bouche ouverte de choc.

« Tu l’a cherchée. » dit Gloria les lèvres serrées.

Elle regrettait déjà son geste, notamment quand un sourire apparut sur les lèvres pulpeuse de Vanessa qui murmura :

« Tu es virée salope. »

Gloria se retint de lui en coller une autre et essaya de garder son calme :

« C’est comme ça que vous jouez vous les blanches, faible et fragile. Vous n’attaquez jamais de front, vous vous réfugiez derrière les hommes que vous séduisez pour leur position. »

Cela sembla toucher Vanessa au vu de sa bouche qui retomba.

« C’est juste que je suis civilisée moi, répliqua Vanessa.
-Je pourrais parler de la façon dont tu traites tes élèves noirs... »

Vanessa eut un petit rire forcé et colla son nez à celui de Gloria :

« On a déjà essayé de me faire virer pour ce motif, dit-elle, le directeur ne veut pas croire à ses insinuations. »

Gloria répondit à la pression que Vanessa exerçait sur son visage en nature. Elles étaient maintenant dans la même position que dans les escaliers quelques jours plus tôt.

« Profite bien de tes derniers instants au lycée salope, cracha Vanessa en postillonnant sur les lèvre de Gloria, et je souhaite bonne chance à tes marmots pour la vie qu’ils vont avoir par ta faute. »

Gloria alla étrangler Vanessa mais trouva la solution au dernier moment. Ses mains trouvèrent celles de Vanessa et les saisit. Leurs doigts s’entrelacèrent étroitement.

« Qu’est ce que tu fous espèce de salope ? » demanda Vanessa dont les yeux étaient soudain remplis de panique.

Gloria fut surprise de l’émoi que ce petit contact provoqua chez Vanessa mais lui répondit :

« C’est pour éviter que je n’aggrave ma situation en te frappant, dis-elle d’un ton plus malicieux qu’elle ne l’espérait, comme j’ai les mains prises, tu ne risque rien. »

La provocation était la dernière arme de Gloria pour rétablir sa situation. Les yeux de Vanessa se stabilisèrent derrière ses lunettes et vinrent de nouveau se ficher dans ceux de Gloria. Elle enfonça un peu plus son visage dans celui de Gloria lorsqu’elle répondit :

« C’est trop tard de toute façon, dit-elle, et je vais te dire une bonne chose : si jamais tu recommences, tu es morte. »

Vanessa avait dit cela en articulant tellement que ses lèvres avaient touchées celles de Gloria qui lécha les siennes, dégoûtée par ce contact. Elle ne rompit toutefois pas ce dernier. Elles restèrent comme ça longtemps, comme une sorte de couple d’amoureux, les mains entrelacées au niveau de leur cuisses, visage contre visage à se regarder dans les yeux. Leurs mains jointes tremblaient tant elles serraient fort.

« Je vais te broyer les mains. » dirent-elles à l’unisson, leurs lèvres se touchant à nouveau.

Cette fois Vanessa sembla se rendre compte de l’intimité de leur position et brisa leur étreinte de main en reculant. Gloria, essoufflée, eut un sourire.

« Trop d’intensité pour toi blanche-neige ? »

Vanessa reprit contenance avec difficulté.

« Je veux bien croire, dit-elle encore plus haletante que Gloria, que tu sois habituée à ce genre de contact bizarre à la cité des primates mais nous les humains nous évitons de… d’embrasser nos pires ennemies. »

Gloria pencha la tête sur le côté. Vanessa était très rouge.

« Tu vas me faire croire que tu préfères les baisers de monsieur le directeur ?
-Tout à fait ! »

Gloria balança la tête en arrière et éclata de rire :

« Je t’ai cramée, t’es une lesbienne en fait ! Et ce genre de contacts intimes ne te laissent pas indiff... »

Elle ne vit pas Vanessa approcher, elle ne sentit que la gifle contre sa joue. En combattante chevronnée, elle ne laissa pas la surprise lui ôter ses moyens et répliqua par une autre gifle. Vanessa la gifla à nouveau. L’instant d’après elles se giflaient tour à tour sans chercher à esquiver. La salle de réunion fut empli de claquement de la paume contre la joue pour quelques minutes.

« Je ne suis pas une lesbienne ! cria Vanessa en giflant Gloria.
-Tu es une salle gouine ! » Répliqua Gloria en giflant Vanessa.

Le rythme de leur coups s’accéléra et bientôt elles se tapaient dessus avec leur deux mains. La sonnerie du lycée, par automatisme retentit soudain, les faisant s’interrompre brutalement. Elles était essoufflées, transpirantes malgré la clim et leurs joues étaient rouges et gonflées. Leur paumes étaient aussi empourprées à force de frapper l’autre.

« Ne viens pas lundi. Tu seras virée. » répéta Vanessa, les yeux lançant des éclairs.
-Si tu fais ça, je dirais au directeur tes vraies préférences.
-Il ne te croira pas.
-Tu m’a aussi frappée. Tu seras virée aussi.»


Elles restèrent silencieuses, haletantes. Gloria ne savait pas comment elles pouvaient régler ça maintenant. Cette Vanessa ne se laissait pas faire et Gloria n’aurait pas hésiter à lui rentrer dans le lard dans une autre circonstance mais maintenant que la situation était redevenue équilibrée, elle craignait de se mettre pour de bon dans l’embarras en laissant les choses aller plus loin. Au tic qui agitaient son visage, Vanessa semblait se poser les mêmes questions. Toutes deux voulaient aller plus loin mais ne savaient pas comment faire et surtout si elles étaient prêtes à en accepter les conséquences.

« Ce que je propose, finit par dire Gloria devant le silence et leur bataille de regard qui s’éternisaient, c’est de nous mettre rapidement à l’organisation de la sortie au musé. Ne laissons pas nos problèmes personnels atteindre la scolarité de nos élèves. »

Vanessa sembla réfléchir et acquiesça silencieusement. Le reste de la matinée se passa dans un silence complet. Elles n’échangèrent plus une parole, formant leur dossier chacune de leur côté en se lançant parfois des regards noirs de haine qui pouvaient durer jusqu’à plusieurs minutes. Gloria avait tellement envie de faire quelque chose, de se jeter sur elle mais elle ne pouvait pas. Elle pensa à ses enfants pour s’empêcher de passer à l’action et quand toutes deux se levèrent vers midi, elle suivit Vanessa jusqu’au portique que cette dernière ferma. Après quoi sans un regard ni aucune autres considérations l’une pour l’autre, elles se dirigèrent vers leur voiture et rentrèrent chez elle.


Chapitre 3 : Vanessa


      Vanessa se redressa en remettant ses cheveux sombres derrière ses oreilles et s’essuya la bouche d’un revers de main. Elle se trouvait dans le bureau du directeur du lycée dans lequel elle travaillait.

« Oh merci mon dieu ! soupira monsieur Belgby, personne ne suce une bite mieux que toi Vanessa ! »

Cette dernière se redressa et rajusta ses vêtements sur son corps. Affalé sur le bureau comme sur un lit, il redressa la tête et la regarda :

« Tu veux une petite gâterie toi aussi ?
-Non merci. »
répondit-elle.

Il se renfrogna :

« Je ne sais pas ce que tu as en ce moment mais tu es distante… et puis tu ne veux jamais rien que je te fasse ! »

Elle lui lança un regard en biais. Monsieur Belgby était un bel homme au milieu de la quarantaine aux cheveux poivre-sel gominés avec soin. Son corps était tonique grâce à de multiples heures de sport et sa peau était bronzée par des heures passées sous les ultra-violet artificiel de son club de soins. Monsieur Belgby ressemblait à ses américains que l’on retrouve dans des films sur la bourse. Toujours en costume, toujours très soigné… C’est la raison pour laquelle Vanessa s’était laissée tenté par cette relation qui pourrait lui rapporter gros. Parfois elle regrettait cependant.

« Quelle femme n’aime pas qu’on lui lèche le vagin, franchement ! » continuait-il de geindre.

Il s’était levé et se reboutonnait tout en lui lançant des regards, attendant une explication.

« Écoute mon cours commence dans vingt minutes, on a pas le temps, se força-t-elle à roucouler en se rapprochant à contrecœur de lui, je n’ai pas envie d’une léchouille de quelques minutes... »

Elle posa ses mains sur son torse et le regarda avec son air de petite fille. Il finit par se radoucir et lui mit un doigt sous le menton :

« Je vois, tu veux la totale … tu vas voir ce soir, dit-il, en attendant pourquoi pas une bagarre d’orteils ? »

Elle laissa échapper un bruit de bouche impatient :

« Je n’ai pas le temps je te dis ! »

Choqué de se faire repousser de la sorte, il serra sa cravate :

« Très bien. »

Il lui tourna le dos en lui disant qu’elle pouvait y aller et qu’il pouvait annuler leur dîner de ce soir si elle voulait. Et elle le voulait plus que tout mais elle ne pouvait rester en froid avec lui. Elle avait besoin de son soutien par rapport à l’histoire avec Gloria. Elle ne lui en avait pas encore parlé, elle doutait de s’en sortir sans y perdre des plumes. Après tout elles s’étaient toutes les deux agressées physiquement même si Gloria l’avait fait la première. Et si elles ne portaient plus les marques de leur coups sur leur visage depuis le temps, tout le monde se rappelait encore qu’elles portaient toutes deux des marques sur le visage. Beaucoup s’était douté de ce qu’il s’était passé entre eux mais elles avaient fournies des excuses cohérentes. Vanessa avait dit s’être inscrite à un cours de lutte et Gloria… Gloria s’était contenté de regarder par-dessus les rumeurs autour d’elle et de menacer des yeux quiconque l’embêtait avec ça.
Depuis leur accrochage dans la salle de réunion il y avait une semaine maintenant, le conflit entre elle et Gloria avait pris une tournure plus violente, plus vicieuse et avait tourné à l’obsession. Elles se bousculaient toujours violemment lorsqu’elles se croisaient seule à seule dans les couloirs mais avait arrêté les noms d’oiseaux, se contentant de se fixer en silence, les yeux sombres. Comme si elles cherchaient à crever les yeux de l’autre rien qu’avec l’intensité de leur regard.  Plusieurs fois elles s’étaient rejoints dans les toilettes à des heures où peu de gens se baladait dans le lycée juste pour se disputer, mettre au point certaines choses ou juste se regarder fixement. Elles s’étaient même battues une seconde fois dans le local de la concierge où elles avaient fait un boucan en heurtant l’armoire et en faisant tomber seaux et balais. Cela n’avait été qu’une petite empoignade mais ce jour-là Vanessa put mesurer la haine qu’elle avait pour cette négresse. Elle avait toujours détesté les individus de couleur mais elle ne s’abaissait jamais à se confronter directement à eux, les estimant comme inférieurs, elle se contentait de les regarder et les traiter comme des insectes où des chiens errants. Cette fois c’était différent. Le fait qu’elles faisaient la même taille, le fait que cette noire soit prête à aller aussi loin qu’elle et le fait qu’elle était aussi hautaine et fière qu’elle lui faisait ressentir des sentiments qu’elle n’avait jamais éprouvée pour une personne noire auparavant.

Après s’être réconciliée avec le directeur en mêlant ses orteils aux siens pendant quelques minutes dans un combat acharné, Vanessa monta les escaliers pour se rendre au deuxième étage où une toute nouvelle salle équipée des dernières technologies l’attendait. Elle eut la surprise de découvrir la salle déjà occupée.

« Que fais-tu encore là ? Grogna-t-elle à Gloria, je donne un cours dans la nouvelle salle dans dix minutes. »

Gloria était en train d’écrire le titre de son propre cours quand elle tourna la tête. Elles se regardèrent longuement sans rien dire.

« Mon emploi du temps dit que c’est moi qui fais mon cours dans la nouvelle salle. » répondit Gloria au bout d’un moment avant de se remettre à écrire.

Vanessa, qui ne supportait pas de se faire ignorer de la sorte, entra dans la pièce et se dirigea droit vers Gloria qui posa sa craie et pivota pour que son corps soit face à celui de Vanessa. Cette dernière posa sa sacoche sur le bureau sans s’arrêter et plaqua sa poitrine contre celle de sa rivale. Leur gros seins fermes et de taille sensiblement équivalentes rebondirent les uns contre les autres alors que leur nez se rencontraient encore une fois.

« Dégage de ma salle salope.
-Dégage de MA salle pétasse. »


Elles se poussaient l’une contre l’autre, poitrine contre poitrine et front contre front, les poings serrés, les bras tendus vers l’arrière alors qu’elles se pressaient l’une contre l’autre.

« J’en ai marre de voir ta sale gueule de négresse, cracha Vanessa puis ajouta avec un sourire diabolique : ce soir, je dîne avec monsieur Belgby. Autant te dire que demain tu auras une convocation au bureau pour qu’on t’informe de ton licenciement. »

Vanessa sentit la poitrine de Gloria gonfler contre la sienne alors que la colère lui avait fait prendre une grande inspiration.

« Fais cela pétasse, répondit-elle d’une voix tremblante, mais si je suis virée, tu le seras aussi.
-Personne ne te croira.
-J’ai d’autre tour dans mon sac. »


Vanessa se tut et scruta les yeux de sa rivale avec attention à travers ses lunettes. Elle n’avait qu’une vision anecdotique des yeux de Gloria tant elles étaient proches. Si proches que Vanessa pouvait sentir le souffle de la prof noire effleurer ses lèvres. Si proches que les lunettes de Vanessa étaient prises en étau entre leur deux visages.

« Tu ne peux pas m’atteindre. » finit par dire Vanessa en souriant.

La sonnerie retentit et bientôt Vanessa perçut le brouhaha des élèves qui montaient pour assister à son cours. Elles restèrent dans la même position encore quelques secondes puis Gloria finit par reculer juste quand quelqu’un glissa sa tête dans l’entrebâillement de la porte. Fière de sa victoire, Vanessa se tourna vers l’élève en question et dit :

« Il semble qu’il y ait eu une erreur d’emploi du temps, je vais aller arranger ça. »

Vanessa était triomphante. Non seulement elle n’avait pas reculée mais en plus elle avait gagné la salle de cours Hi-Tech. Lorsqu’elle était revenue avec une preuve que c’était elle que le directeur avait choisi pour inaugurer la nouvelle salle, Gloria avait plié bagage avec une expression neutre. Tellement neutre que Vanessa savait que ce n’était qu’une façade et qu’elle bouillait intérieurement. Lorsqu’elles se croisèrent, l’une quittant la salle, l’autre s’installant sur le bureau, Vanessa ne put résister au plaisir de lui lancer une dernière pique pour la mettre au fond du trou :

« Dommage, vu que tu pars demain, tu n’auras jamais l’occasion de tester tout ces nouveaux joujoux. »

Gloria s’était retournée sèchement et pendant quelques secondes, Vanessa espéra qu’elle lui saute dessus pour qu’elles se battent. Devant les élèves, cela aurait été très déplacée mais au moins  Gloria se serait faite virée sans que Vanessa n’ait à parler au directeur des évènements survenus dans la salle de réunion. Mais après l’avoir fixée quelques secondes, Gloria avait tournée les talons et avait disparue, emmenant ses propres élèves qui attendaient avec ceux de Vanessa vers une autre salle. Vanessa ne comprenait pas comment Gloria avait pu avoir cette ombre de sourire sur ses lèvres charnues alors qu’elle allait se retrouver au chômage avec deux enfants à charge. Mais elle n’eut pas le temps d’y penser.
Le soir, monsieur Belgby la convoqua dans son bureau. Vanessa se fit belle, sachant que c’était pour qu’ils aillent au resto ensemble. Vanessa adorait que tout le monde sache qu’elle avait une relation privilégiée avec le directeur. Cela faisait d’elle la reine du lycée au lieu de la place de prof la plus sexy et et la plus « cool » du bahut.

« Tu veux encore une petite turlute avant le dîner chéri ? » dit-elle avec un ton léger en entrant dan le bureau où l’attendait le directeur.

Il avait une drôle de tête.

« Assied-toi. » lui dit-il, lui tournant le dos, les mains jointes au niveau de son coccyx.

Le bureau était plongé dans la pénombre et monsieur Belgby ne regardait que les rideaux. Cela inquiéta Vanessa qui fit mine de se diriger vers lui :

« Tout va bien Eric ? »

Il se retourna et explosa :

« Espèce de salope ! Tu peux m’expliquer ce que c’est que ça ? »

Il brandit son téléphone portable. Vanessa le saisit, les yeux fixés sur l’écran. C’était une photo du parc, de deux femmes sur un banc. L’une avait les cheveux noirs et des lunettes ainsi qu’un tatouage de rose derrière l’épaule. L’autre était une femme richement vêtue de cuir clair au cheveux blonds presque blanc.
Le cœur de Vanessa s’était comme arrêté de battre. C’était elle et la mère d’Ashley sur ce banc. Elles s’embrassaient à pleine bouche.

« C… qui t’as envoyé ça ? balbutia Vanessa, prise de vertige.
-Un numéro inconnu me l’a envoyé ! Alors qu’as-tu à dire ? » fit le directeur en lui arrachant le téléphone des mains.

Vanessa avait le cœur qui battait à cent à l’heure. Elle ne trouvait même plus les mots tant la honte et la colère lui bloquaient la gorge.
L’histoire entre elle et monsieur Belgby prit fin. Le directeur lui annonça que leur relation serait purement professionnelle à présent mais que la pilule serait néanmoins dure à avaler.
Vanessa quitta le bureau du directeur folle de rage. Elle se dirigea à grand pas vers la salle des profs et demanda aux enseignants présents où Gloria se trouvait. Lui fut répondu que Gloria était parti depuis une heure. Vanessa ignora les interrogations de ses collègues inquiets à propos de ses cheveux décoiffés, de sa respiration sifflante et de son visage cramoisi et fonça au parking des professeurs. Elle démarra et roula comme une folle chez Gloria. Elle se gara dans l’allée de cette dernière, juste derrière sa petite voiture. Vanessa sortit, claqua la portière, heurta volontairement un des rétro latéraux du véhicule de Gloria et sonna plusieurs fois.
Gloria vint lui ouvrir d’un coup sec. Elle s’attendait apparemment à une visite.

« Que viens-tu faire chez moi ?
-Espèce de pute, tu m’as espionnée !
Rugit Vanessa en approchant son visage de celui de Gloria qui ne recula pas.
-Exactement comme tu l’as fait pour moi. » répliqua-t-elle en vrillant ses yeux sombres dans ceux tempétueux de Vanessa.

Vanessa et Gloria se heurtèrent à nouveau, poitrine contre poitrine, front contre front, nez à nez, respirant toutes deux fortement.

« Je vais te tuer. » cracha Vanessa en levant les mains vers la gorge de Gloria.

Cette dernière les intercepta et après quelques secondes de lutte, leurs mains s’entrelacèrent étroitement.

« Si je ne te tue pas avant. » siffla Gloria alors que leur mains, enveloppées les unes dans les autres, tremblaient au niveau de leur épaules.

Une petite voix parvint soudain à Vanessa :

« Qu’est ce qui arrive maman ? »

Gloria se retourna aussitôt et Vanessa put voir par-dessus l’épaule de son ennemie. Un petit garçon à la peau noire se trouvait derrière elles, un doudou dégoûtant dans les mains qu’il mâchonnait d’un air inquiet. Gloria, qui n’avait pas lâché les mains de Vanessa lui sourit :

« Ce n’est rien mon chéri, nous jouons voilà tout. »

Gloria se libéra des mains de Vanessa qui aurait souhaité profiter de l’embarras de la maman pour prendre l’avantage mais elle trouva bien vie une autre stratégie.

« Il est laid, ton môme, dit-elle, hein, petit, tu sais que tu es moche ? » ajouta-t-elle pour le petit garçon.

Gloria tourna lentement la tête vers Vanessa, la bouche entrouverte alors que Vanessa continuait :

« On dirait un petit singe sorti de la jungle. Tu ferais mieux d’aller te cacher. »

Le petit recula, effrayé et blessé, ses yeux se remplissant de larmes. Gloria se retourna vers son fils puis fit de nouveau face à Vanessa :

« N’écoute pas mon chéri et va dans ta chambre ! Explosa-t-elle sans quitter Vanessa des yeux, les siens s’embuant de colère, quant à toi espèce de gouine, je t’interdis de parler de mon fils de cette façon où je t’arrache les dents ! »

Le sourire mauvais de Vanessa s’élargit :

« Oui, montre donc ta vraie nature à ton petit macaque de fils, dit-elle, montre lui donc à quel point sa mère est une salope doublée d’une pute qui n’hésite pas se battre comme un animal.»

Gloria et Vanessa s’affrontèrent du regard pendant de longues secondes avant que la fille de Gloria ne vienne finalement voir ce qui se passait. La fillette de douze ans posa les mains sur les épaules de son petit frère et demanda à sa mère ce qu’il se passait.

« Nous ne faisons que jouer, petite, répondit Vanessa dans les yeux de Gloria, à un jeu des plus féroce qui est loin d’être terminé. » ajouta-t-elle plus bas pour se faire entendre de Gloria seulement dont la mâchoire inférieure tremblait de rage.

Après quoi Vanessa tourna lentement les talons, séparant son corps de celui de Gloria et après un ultime regard, se dirigea à pas lent et plantureux vers sa voiture.


Chapitre 4 : Ashley


      Ashley était assise à côté de son amie Dre dans le bus qui les emmenaient au musé. Aujourd’hui était une belle journée, le ciel était bleu, il ne faisait pas trop chaud et Ashley avait hâte de découvrir  les merveilles qui l’attendaient. Dre se chamaillait avec les garçons derrière et Ashley laissa son regard s’égarer au loin, glissant sur le paysage défilant.
Elle somnolait, au comble du bien-être quand soudain le bus freina d’une façon plus brutale que d’habitude, la forçant à regarder devant par réflexe. Son regard passa sur Madame Vanessa et madame Gloria, côte à côte, la tête tournée l’une vers l’autre. Le chauffeur pesta bruyamment ce qui fit rire quelques élèves. Dans le bus il y avait deux classes de seconde, l’une étant la classe principale de madame Vanessa et l’autre celle de madame Gloria. Ses yeux se posèrent à nouveau sur les deux enseignantes et Ashley fronça les sourcils. Elles se comportaient de manière étranges. Ashley les avait crue plongées dans une discussion mais elle ne voyait pas leur bouche bouger. Elles semblaient juste se regarder sans rien dire. De sa place, Ashley ne pouvait voir que sa professeur principale, madame Vanessa et l’arrière du crâne de madame Gloria. Madame Vanessa avait un air sévère, ses yeux bleus électrique semblaient fichés dans ceux de madame Gloria et ses lèvres étaient pincées. Ashley ne l’avait jamais vu avec un air aussi tendu. Habituellment madame Vanessa était tout ce qu’il y avait de détendu et de cool. Ashley finit par hausser les épaules mentalement et regarda à nouveau le paysage.
Le bus était prit dans la circulation urbaine d’un début de journée dans une grande ville. La progression était laborieuse et bientôt le chauffeur distribua des noms d’oiseaux à la chaîne. Ashley, dont l’éducation lui avait appris à ne pas aimer ces mots-là, pensa que les deux enseignantes lui diraient de se calmer mais elles n’en firent rien. Elles se regardaient toujours, en silence, la tête tournées à 45 degrés.
Le chauffeur finit par couper le moteur de son engin alors qu’il avait réussi à se garer. Madame Vanessa et madame Gloria se levèrent en même temps, toujours en se regardant puis s’engagèrent vers la sortie du bus. Elles n’avaient pas dit un mot aux élèves, qui sortirent tout seul du bus. Ils étaient grands après tout.

La journée d’Ashley se déroula bien. Elle fut fascinée par les tableaux, les vestiges, les objets, les explications… Madame Vanessa avait retrouvé son humeur habituelle et les faisait rire avec ses petits commentaires sarcastiques sur nombres de vitrines et rassura Ashley lorsque cette dernière frissonna devant celle d’une ancienne œuvre romaine, une statue de marbre foncé. Deux lions étaient plongés dans un combat féroce, leur gueules étaient difformes comme s’ils s’apprêtaient à se dévorer mutuellement et leurs yeux de marbre noir brillaient de haine. Il était écrit que les deux fauves représentaient deux frères célèbres de l’époque. Leur rivalité sans fin les avaient plongés toute leur vie dans une lutte contre l’autre à propos de tout et n’importe quoi, divisant Rome en deux ce qui avait manqué de mettre fin à ce puissant peuple.

« Les hommes sont bêtes, tu le sais maintenant non ? sourit madame Vanessa en lui frottant le dos, il n y a que les garçons pour se battre toute une vie juste pour leur ego. »

Ashley lui sourit en retour et l’enseignante leur annonça qu’elle s’absentait pour aller au toilette. Ashley se rendit compte qu’elle aussi avait une envie. Elle chercha son amie Dre. Comme toutes les filles, elle n’aimait pas aller aux toilettes seule. Elle la trouva devant la machine à friandises du musé.

« Saloperie de machine, rend-moi ma monnaie ! » pestait-elle en frappant la machine.

Ashley lui demanda de l’accompagner aux toilettes mais avec son caractère habituel et énervée comme elle était, la jeune fille lui répondit d’aller pisser toute seule. Résignée, Ashley se dirigea vers son destin. Elle savait que Dre allait s’excuser plus tard, sûrement avec une barre au chocolat pour elle. Elle allait entrer dans les toilettes quand elle entendit des éclats de voix derrière la porte. Elle jeta un œil derrière le petit carreau de la porte. Ce qu’elle vit agrandit ses deux grands yeux bleus aux longs cils.
Madame Vanessa et madame Gloria se tenaient littéralement visage contre visage, leur nez s’écrasant mutuellement, à se hurler dessus des choses horribles que Ashley ne comprenait qu’à grand peine tant les deux femmes criaient en même temps, leurs voix se mélangeant à celle de l’autre. Ashley était choquée de voir ces deux professeur et surtout madame Vanessa qu’elle connaissait mieux, en train de se disputer de la sorte. Il était de notoriété publique au lycée que ces deux-là ne s’entendaient guère très bien, de sales rumeurs circulaient même à leur sujet, mais jamais Ashley n’y avait cru. Maintenant, elle voyait de ses yeux vu que tout était vrai. Elle regarda avec des yeux de plus en plus fascinés madame Vanessa et madame Gloria tourner lentement sur place, face contre face, s’aspergeant d’insulte sans arrêt. Leurs yeux rappelaient à a jeune fille les deux lions qu’elle venait de quitter. Elles semblaient prises dans une boucle sans fins, tournant encore et encore, n’arrêtant pas de s’insulter copieusement. Bientôt elles se poussèrent du doigt et leurs mains ne tardèrent pas à se joindre, doigts entrelacés. Ashley sentit ses joues chauffer. C’était les amoureux qui se tenaient les mains de cette façon. Ou les meilleures amies, comme Dre et elle. Mais madame Vanessa et madame Gloria semblaient se tenir les mains pour une autre raison. Elles s’affrontaient, force contre force, leurs doigts mélangés à ceux de l’autre, leur paumes plaquées contre celles de l’autre sans qu’aucune ne parvienne à prendre un quelconque avantage. Leur lutte les faisait se déplacer dans tout le toilette, leur dos heurtant murs et lavabo. Bientôt, les deux combattantes disparurent dans une cabine de toilette dont la porte se ferma. Frustrée et désireuse d’en voir plus, Ashley poussa doucement la porte battante. Plus aucun bruit ne régnait, comme si les deux lutteuses s’étaient faites aspirer par un trou noir. Ashley entra dans une cabine, en laissant une entre celles où étaient entrées les deux enseignantes et la sienne et resta debout, l’oreille contre la paroi. Elle percevait de légers grognement, preuve que les deux gladiatrices étaient toujours plongées dans leur épreuves de force. Ashley s’assit sur la cuvette en se rendant compte qu’elle n’avait plus aucune envie d’uriner. Ce qu’elle vivait avait tout effacé. Elle bloqua sa respiration lorsque les deux prof se mirent de nouveau à parler :

« Je suppose qu’on pourrait faire ça toute la journée. » Ashley reconnut la voix de madame Vanessa qui résonnait dans les toilettes.

Elle parlait sur le ton de la conversation, madame Gloria répondit sur le même ton : 

« Et toute la nuit, et la journée d’après si tu tiens le coup.
-Pas de problème pour moi mais pas ici.
-Je suis d’accord, mes élèves ont besoin de moi.
-Tu es une incapable, je ne vois pas en quoi ils auraient besoin de toi.
-Ce n’est pas moi qui ait fait venir mes élèves ici juste pour que nous nous retrouvions seules dans une salle de réunion.
-Cela n’avait rien à voir avec toi, salope.
-Je ne te crois pas, connasse.
-Tu n’es qu’une vieille guenon incapable d’enseigner et d’éduquer, cela se voit à l’allure de tes enfants.
-Tu ne dis ça que parce que tu n’es qu’une sale raciste. Et lorsqu’on est une lesbienne refoulée qui suce la bite d’un homme pour sa position, on évite de la ramener.
-Ooooh espèce de salope !
-Je vais te défoncer sale pute ! »


Leur voix s’étaient élevées à mesure qu’elles se remplissaient de haine et à mesure que leur échange gagnait en intensité. Elles semblaient de nouveau en train de lutter l’une contre l’autre en s’insultant, d’abord tour à tour, puis en même temps. Ashley songea à deux chats en train de se cracher mutuellement au visage. Ou deux lionnes. Elle les entendit sortir bruyamment de leur cabine, sans doute toujours aux prises de l’autre. Elle entendit le bruit de leur chaussures glisser sur le carrelage alors qu’elles se repoussaient mutuellement tout en restant liées l’une à l’autre. Ashley leva les jambes pour ne pas se faire repérer et sursauta lorsque les deux combattantes heurtèrent la porte de sa cabine avec fracas. Puis se détendit lorsqu’elle reconnut le bruit de la porte battante. La boule de haine était sortie. Ashley se demanda si elles allaient continuer dans le musé, à la vue de tous. Doucement, elle sortit des toilettes juste à temps pour voir les deux enseignantes se lâcher alors qu’elles étaient sur le point de se faire repérer. Elles allèrent chacune dans une direction différente, agitant les doigts comme pour les soulager et s’essuyant le visage. Comme dans un rêve, Ashley marcha à petit pas vers nulle part, l’esprit harcelé par ce qu’elle venait de voir et d’entendre. Quelque chose papillonnait en elle.
Elle était si prise par ses pensées qu’elle n’entendit même pas Dre arriver à ses côtés :

« Excuse-moi pour tout à l’heure, dit sa meilleure amie d’un ton dégagé en lui tendant un Twix, tiens c’est pour toi. »

Ashley se tourna sèchement vers elle, baissa les yeux sur le Twix puis leva les yeux pour les planter dans ceux de Dre.
Elle n’allait pas lui pardonner si facilement cette fois-ci.

« Va te faire foutre toi et ton sale caractère ! » cracha Ashley en faisant un pas menaçant vers sa meilleure amie.

Celle-ci recula, surprise. Ashley la regarda dans les yeux dans l’espoir que sa meilleure amie se défende mais celle-ci n’en fit rien. Elle leva les mains et sourit, soumise :

« Aller Ashley, je suis désolée, pas la peine de t’énerver. »

Ashley renifla avec dédain et lui tourna le dos. Elle l’ignora le reste de la journée et ne daigna lui reparler que lorsque celle-ci fit une nouvelle tentative pour s’excuser alors que les deux classes étaient réunies pour un debriefing sur la journée.
Madame Vanessa et madame Gloria se trouvaient devant leur élèves et ne faisaient que se regarder, parlant, donnant leur cours en même temps, d’une voix de plus en plus forte pour couvrir celle de l’autre. Dre s’était approché de l’oreille d’Ashley et avait murmuré :

« Madame Vanessa c’est vraiment une malpolie. Tu as vu comment elle parle en même temps que madame Gloria ? »

Ashley tourna la tête, outrée :

« C’est madame Gloria qui parle en même temps que madame Vanessa !
-Non.
-Si !
-Non !
-Si ! »


Les deux jeunes filles furent interrompues par un mouvement de la foule. Les deux professeurs s’étaient jetées l’une sur l’autre et s’arrachaient les cheveux en hurlant comme deux possédées. Elles secouaient la tête de l’autre avec une rage folle et bientôt elles chutèrent sur le sol et se mirent à rouler. Les élèves reculèrent pour ne pas se faire attirer par ce tourbillon de haine, de coups et de cris. Des vigiles travaillant pour le musé ne tardèrent pas à arriver et les deux enseignantes furent séparées avec difficultés. La police arriva bien vite sur les lieux alors que les deux femmes essayaient sans cesse de se ruer l’une vers l’autre en s’arrosant d’insultes, les mains tendues l’une vers l’autre, comme des serres. Ou des griffes.
Malgré l’agitation autour d’elle, Ashley contemplait toute cette scène avec des yeux brillants.


Chapitre 5 : Gloria et Vanessa


« Maman pourrions-nous aller au Mac Donald ce soir ?
-Non.
-Au KFC ?
-Non.
-Et pour mon anniversaire nous pourrions aller au Poulpü’s park ?
-Non. »


Gloria entendit sa fille soupirer bruyamment à l’arrière de la vieille Renault hors d’âge. Les mains crispées sur le volant Gloria fixait le feu rouge de toute sa haine en essayant d’ignorer la voiture de policiers garée juste à côté. Elle n’était pas à jour au contrôle technique et un de ses feux ne fonctionnait pas. Le moteur crachota lorsqu’elle accéléra.
Heureusement que cette histoire n’était pas passée dans journaux ni aux infos du soir autrement Gloria pouvait dire adieu à toute chance de trouver un nouveau travail un jour. Au chômage depuis deux semaines maintenant, Gloria faisait à nouveau face aux difficultés financières que cette situation impliquait. Elle les connaissait bien maintenant mais depuis ce débordement au musé, elle ressentait une sorte de vide en elle, une sensation de manque où d’inachevé. Toute la journée alors qu’elle  épluchait les petites annonces à la recherches d’un emploi, Vanessa occupait son esprit. Quand elle prenait sa douche le matin, elle pensait à Vanessa et lorsqu’elle allait chercher ses enfants à l’école, il n’était pas rare qu’elle crût la voir parmi la foule de parents d’élèves.
Un soir elle s’était même surprise à aller sur un site pornographique. Mais ce n’était pas cela qui sortait de l’ordinaire mais plutôt ce qu’elle tapa dans la barre de recherche du site.
La haine qu’elle ressentait à l’égard de Vanessa se transformait petit à petit en autre chose mais elle n’osait l’admettre. C’était cette sale raciste de blanche de merde qui était la gouine entre les deux, Gloria était juste troublée en ce moment, pour ne pas dire déprimée.
Après le fiasco au musé, le directeur les avait convoqué l’une après l’autre dans son bureau pour les informer qu’il les virait toutes deux. Et le pire dans cette histoire fut que Vanessa avait finalement eu ce qu’elle voulait. Celle-ci allait plus facilement retrouver un travail et à la connaissance de Gloria, elle n’avait pas d’enfant à charge.
Elle engagea son vieux tacot dans son allée et coupa le contact. Ses enfants et elle sortirent de la voiture. Ses petits avaient l’air malheureux depuis qu’ils avaient dû se rationner sur tout et n’importe quoi. Et l’anniversaire de l’aînée qui arrivait dans un mois ! Gloria n’avait aucune idée de… Elle se figea. Il y avait un post-it sur sa porte d’entrée. Gloria sut immédiatement qui l’avait mit là. Elle l’arracha de la porte en ignorant les questions de ses enfants et le lut rapidement :

Nous devons régler ça une bonne fois pour toute. Au lycée, ce samedi à 8h du matin.

Les yeux de Gloria s’assombrirent alors qu’un cruel sourire apparut sur sa bouche charnue et épaisse.

Le réveil de Vanessa sonna mais Vanessa ne dormait pas. Les yeux grands ouverts sur son plafond, elle se massait la chatte avec lenteur, juste assez pour la maintenir excitée mais pas assez pour la faire partir. Aujourd’hui elle allait rendre son compte à cette salope de négresse à cause de qui elle s’était faite renvoyée et humiliée. Elle frappa son réveil pour le faire taire et rejeta les draps. Pieds nus sur le parquet, elle se dirigea vers la salle de bain et contempla son reflet dans la glace. Ses lunettes étaient déjà sur son nez fort qu’elle adorait autant qu’elle adorait son léger duvet neigeux au-dessus de sa lèvre supérieur et sur ses joues. Ces deux traits lui donnaient un air légèrement masculin, ce qui contrastait avec sa longue chevelure sombre et ses grands yeux bleus aux longs cils. Et ses formes bien sûr. Vanessa se savait magnifique, avec une forte poitrine au gros seins moelleux et un fessier de la même pointure. Vanessa ne se voyait aucun défaut.
Alors pourquoi était-elle aussi nerveuse ?
Pourquoi était-elle aussi excitée alors que ce n’était qu’une noire parmi tant d’autre ?
Bien sûr cette dernière phrase était fausse. C’était la femme noire la plus audacieuse qu’elle n’avait jamais rencontrée. La plus fière, la plus à son image. Et cela la rendait malade mais en même temps lui envoyait des décharges électrique dans la chatte.
7h. Elle s’installa dans sa voiture et roula vers le lycée. Elle allait arriver en avance mais de toute façon elle n’avait rien à faire de plus chez elle maintenant qu’elle était au chômage. Et elle n’avait que Gloria en tête depuis l’incident au musé. Une fois garé sous un arbre en face du lycée, elle constata qu’elle avait trois quart d’heure à tuer avant que sa rivale ne vienne. Si elle venait.
Elle sortit son téléphone. Elle avait des appels manqués de Tiffany, la mère d’Ashley. Vanessa n’avait aucune envie de la voir. Elle avait envie de voir Gloria.
Vanessa eut une mimique médusée alors qu’elle jeta son appareil sur le siège passager à côté d’elle. Qu’est-ce qu’il clochait donc chez elle ? Elle avait toujours préféré les blondes plantureuses aux noires pulpeuses qui la dégoûtait d’habitude. En plus la mère d’Ashley était riche ce qui était parfait pour se faire entretenir, surtout dans sa situation.
7h45. Elle reconnut la charrette de Gloria ce qui la fit se redresser sur son siège et fit battre son cœur plus rapidement que si elle voyait son amante. Gloria vint garer son véhicule en face de celui de Vanessa, pare-choc contre pare-choc. Elles se regardèrent à travers leur pare-brise respectifs puis sortirent en même temps de leur voiture sans se quitter des yeux. Elles portaient toutes deux un short assez court et un haut léger, de marque plus économe pour Gloria, parfait pour le temps qu’il faisait, chaud et lourd.
Vanessa s’avança vers sa rivale et celle-ci fit de même.

Dès qu’elles furent face à face, leurs mamelons pointés les uns vers l’autre se frôlant à travers le tissus, elles s’arrêtèrent. Elles se scrutèrent. Sans rien dire. Les oiseaux chantaient autour d’elle dans l’atmosphère sans vent.
Elles pivotèrent pour faire face au lycée, la tête tournée l’une vers l’autre pour continuer à se regarder comme deux robots aimantés l’un vers l’autre et traversèrent la route.
Ni l’une ni l’autre ne surent comment elles escaladèrent la barrière de l’établissement sans cesser de regarder l’autre dans les yeux. Elles se dirigèrent sans se presser vers le deuxième étage. Marchant côte à côte, au même rythme, se regardant toujours, sans regarder où elles allaient. Elles connaissaient le lycée par cœur. Leurs bras se frôlèrent dans les escaliers, tout comme leur cuisse. Une fois devant la porte de la salle de réunion, elles posèrent en même temps la main sur la poignée et constatèrent ensemble qu’elle était verrouillée. Leurs mains en contact s’entrelacèrent, leur bras étaient tendus. Elles mirent leurs mains au niveau de leur seins et rapprochèrent ces derniers pour qu’ils se touchent.

« Nous réglons ça aujourd’hui. » dit Gloria.

Vanessa hocha la tête :

« Nous réglons ça aujourd’hui. »

Elles ouvrirent leurs doigts, laissant leur paumes en contact puis les séparèrent. Elles ne savaient pas comment commencer.   

« Je te hais. » dirent-elles à l’unisson.

Elles ne cachèrent pas leur colère d’avoir parler en même temps et se giflèrent au même moment. L’instant d’après elles se jetèrent l’une sur l’autre en hurlant. En une fraction de seconde elles étaient passées de femmes respectables à deux bêtes sauvages, comme au musé. Mais cette fois personne ne serait là pour les arrêter. Elles allaient enfin pouvoir se mesurer à l’autre sans interruption, jusqu’à ce que l’une d’elle ne soit plus en mesure de continuer. Elles allaient enfin pouvoir libérer toute leur haines mutuelle. Elles se frappèrent, moulinant des bras comme deux folles puis s’attrapèrent les cheveux par touffe. Elles se tordirent dans un sens puis dans l’autre et ne tardèrent pas à chuter sur le carrelage du couloir. Là elles roulèrent, et roulèrent encore. Elles hurlaient toujours. Leurs jambes se fermèrent autour de l’autre, formant une boule avec leur deux corps. Leurs ongles se labourèrent la peau et déchiraient leur haut. Vanessa et Gloria perdirent une bretelle chacune. Puis deux. Elles hurlèrent et s’arrachèrent leur haut, se retrouvant torse nus toutes deux. Leur seins, galbés, moelleux et rond se rencontrèrent, leur peau douce se mélangèrent, lait contre chocolat, lune contre bronze. Leurs jambes étaient croisées, enveloppant l’autre et se faisant se culbuter leur entrejambe.
Ni l’une ni l’autre ne parlait, elles se contentaient de se hurler dessus. Elles s’attrapèrent par les cheveux à nouveau et se positionnèrent visage contre visage, la bouche grande ouverte, dents contre dents, lèvre contre lèvre et hurlèrent. Hurlèrent à s’en déchirer les cordes vocales. Leurs nez étaient écrabouillés l’un contre l’autre et leur yeux grands ouverts, à l’instar de leur bouche se lançaient mutuellement des poignards alors qu’ils étaient emplis de folie et de haine. Elles restèrent un instant assises ensemble, entre les deux murs du couloir, les jambes croisées, seins contre seins, mamelons contre mamelons. Voix contre voix, bouche contre bouche. Visage contre visage. Leurs mains se déplacèrent sur le crâne de l’autre pour se positionner derrière et elles poussèrent le visage de l’autre dans le leur. Bientôt elles penchèrent leurs têtes sur le côtés et unirent leur bouche d’une façon hermétique tout en continuant de hurler, ce qui gonfla leur joues. Elles furent rapidement à bout de souffle mais ne séparèrent pas leur bouche. Elles respirèrent par le nez, leur narines écrasées par celles de l’autre ne laissant passer qu’un peu d’air, leur respiration s’accéléra à tel point qu’on aurait dit qu’elles se reniflaient l’une et l’autre. Elles essayèrent ensuite de se mordre mutuellement, se mâchonnant les lèvres puis leur langues entrèrent en action. Elles lurent la surprise dans les yeux de l’autre alors que leur langues se rencontrèrent et s’enroulèrent l’une autour de l’autre. Vanessa ressentait une excitation sexuelle intense à l’idée de rouler une pelle à sa rivale mais aussi du dégoût car c’était une grosse bouche de négresse. Gloria éprouvait pour sa part du dégoût depuis que leur bouche se touchaient mains d’un autre côté souhaitait prouver à cette sale blanche qu’elle était capable de la battre qu’elle que soit le combat. Elles se mirent à lécher avidement la langue et la bouche de l’autre en se remettant à rouler. Puis elles enfoncèrent leur langues dans la gorge de l’autre. Elles s’étouffaient mutuellement, leurs yeux se gonflant et rougissant se fixant alors qu’elles se retenaient de vomir. Avec une expiration soulagée, elles séparèrent leur bouche puis haletèrent non sans continuer de se battre. Elles se serraient mutuellement avec leur jambes et se donnaient des coups avec leur bras. Elles ne tardèrent pas à unir à nouveau leur bouches et leur langues, en poussant de longs hurlements étouffés. Une fine pellicule de sueur fit briller leur peaux sous les rayons du soleil se dressant de plus en plus haut sur le lycée. Dans la bataille, elles avaient toutes les deux perdus leur chaussures, des talons pour Vanessa, des mocassins pour Gloria. Alors qu’elles roulèrent, elles se repoussèrent subitement, se séparant. Elles reculèrent à quatre pattes, comme deux panthères prêtes à se lancer à nouveau l’une sur l’autre. Elles haletaient et grognaient en se regardant, les mains à plats sur le sol, les genoux frottant le carrelage. Elles firent semblant de s’attaquer pendant quelques secondes puis se foncèrent dessus. Leur poitrine claqua l’une contre l’autre lorsqu’elles se rencontrèrent avec violence et les deux enseignantes poussèrent toutes deux un gémissement sonore. L’instant d’après elles roulaient à nouveau. Leur roulade les emmenèrent jusqu’au toilette du second étage du lycée. Elles roulèrent même dans les urinoirs des garçons, entrèrent dans une cabine en défonçant la porte puis ressortirent des toilettes. Dans la bagarre, il arrivait que leur pieds nus se rencontrent et s’accrochent mutuellement par les orteils, en essayant de griffer l’autre avec leur ongles ou de tordre les orteils de l’autre. Elles étaient immobiles maintenant, se bloquant mutuellement, ne pouvait presque plus bouger, emmêler l’une avec l’autre. Bouche contre bouche elles se grognaient dessus, en enfonçant leurs ongles dans la peau de l’autre. Elles bougèrent lentement, comme deux amants. Leur regard étaient toujours plongés l’un dans l’autre. Elles échangèrent des flammes et prièrent l’autre d’abandonner. Mais aucune d’elles n’étaient prêtes à arrêter. Elles restèrent comme ça jusqu’à ce qu’une fois de plus la sonnerie automatique du lycée les interrompent. Elles se séparèrent, comme si elles étaient dans un match de boxe et rampèrent sur les fesses loin de l’autre. Elles se regardaient en haletant, couvertes de leur sueur mélangées. En moins d’une minute, elles s’étaient relevées et se lancèrent l’une sur l’autre encore une fois, se frappant, échangeant des coups de pieds, se coursant l’une et l’autre dans le couloir. Elles se poursuivirent dans les escaliers et gagnèrent le premier étage. A force de se frapper à grands moulinets, leurs mains se rencontrèrent soudain, leurs paumes produisant un grand « CLAC! ». Leurs doigts s’entrelacèrent fiévreusement, avec précipitation et les deux combattantes commencèrent un combat de force acharné, essayant de se pousser l’une et l’autre, en essayant de tordre les doigts et les poignets de l’autre en poussant des grognements de frustration et de rage devant leur échec à prendre un avantage sur l’autre. Elles se cognèrent contre la porte de la salle des professeurs qui s’ouvrit, quelqu’un ayant oublié de la fermer. Elles continuèrent leur duel de force, les doigts dans un nœud inextricable et s’unirent front contre front, seins contre seins. Elles tombèrent sur la grande table centrale ou l’une comme l’autre avaient corrigée moult copies quelques semaines plus tôt. Gloria étaient au-dessus et appuyait son front contre celui de Vanessa. Celle-ci avait perdue ses lunettes depuis longtemps et ni l’une ni l’autre ne l’avait remarqué. Par un sursaut de rage, Vanessa réussit à retourner la situation et se retrouva au-dessus. Pas bien longtemps toutefois puisqu’elles chutèrent de la table. La chute ne brisa pas leur union de doigts, de paumes, de seins et de corps. Leurs jambes s’emmêlèrent comme deux serpents, leurs orteils se griffant et se mélangeant maladroitement. Il semblait que la rage de leur combat, qui frôlait la folie, leur conférait une souplesse au-delà de la norme. Elles roulèrent l’une sur l’autre jusqu’à percuter la machine à café à plusieurs reprises.
A force de se frotter l’entrejambe, le bouton de leur short avaient sautés et bientôt leur bas se retrouva en bas de leur jambes. Elles se figèrent soudain, brisa pour une fois le contact visuel pour baisser les yeux vers leurs chatte face à face, leurs poils se mélangeant déjà. Elles se regardèrent à nouveau et échangèrent un sourire carnassier. Elles se lâchèrent les mains et se mirent à se culbuter, chatte contre chatte, dans une étreinte digne d’amoureux sauvages. Elles ne savaient plus ce qu’elles faisant, elles avaient oubliées leur dégoût l’une pour l’autre, seuls comptaient le combat, la rage, la haine et leur envie de dominer l’autre. Leurs peaux claquaient l’une contre l’autre alors qu’elles frappaient leurs pelvis ensemble encore et encore. Elles hurlaient alors que lentement une sensation qu’elles connaissaient bien montaient en elles. Bientôt un orgasme les submergea, puis un autre. Contre cette machine à café elles se baisèrent encore et encore, se hurlant dessus, s’embrassant à pleine bouche, se griffant , se mordant. Grognant, hurlant. Au bout du quatrième orgasme d’affilé, elles commencèrent enfin à ralentir le mouvement et se séparèrent lentement en rampant sur le sol, épuisées, couvertes de sueur, de bave et de jus. Haletante, elles se regardaient comme deux gladiateurs prêts à retourner au combat dès que l’autre ferait mine de s’avancer. Ce qui ne tarda pas à arriver. Comme à contrecœur, elles se remirent debout et chargèrent. Elles sortirent de la salle des professeurs en tourbillonnant comme deux furies. Elles tombèrent sur le sol encore une fois, leur folie furieuse les protégeant contre la douleur et elles roulèrent jusqu’à l’escalier. Une fois au rez-de-chaussé, dans la cour de récréation, elles se lâchèrent, se relevèrent et recommencèrent à se pourchasser dans toutes la cour. Coups de pieds, coups de poings, griffures, morsures. Les deux femmes, nues comme lors de leur naissance se battirent encore et encore jusqu’à ce qu’elles ne chutent dans les bras l’une de l’autre. Roulant dans l’herbe elles se mirent à nouveau à se baiser, à percuter leur chatte l’une contre l’autre en hurlant comme deux démons. Elles se regardaient dans les yeux, échangeant leur folie par leur regard, se nourrissant de la haine de l’autre.

Pendant ce temps, le soleil continuait sa course, spectateur heureux de ce combat acharné, de cette lutte qui s’ éternisait. A son zénith, les deux combattantes n’en avaient toujours pas finies. Elles se baisaient dans la vie scolaire à présent, mouillant tout les documents de leurs fluides mélangés.

Au coucher du soleil elles étaient en train de se dévorer mutuellement dans la cafétéria, bousculant toutes les tables, se vautrant dans la cuisine. Leur chatte étaient collées et se suçaient l’une et l’autre tout comme leur bouches, leurs yeux se fixant toujours. Le rythme n’avait pas baissé.

Vers minuit, alors qu’elle étaient loin d’en avoir fini, Gloria pensa soudain à ses enfants. Elle accéléra le rythme, désireuse d’en finir au plus vite. Vanessa répondit de la même façon et plus que jamais leur chatte se frappèrent à grands coups de hanches. Elles se brisèrent la voix à se hurler dessus puis furent ensemble submergées par un orgasme, puis un autre, leurs deux jus mélangés dégoulinant le long de leur jambes et inondant le sol.

« Je dois y aller, mes gosses m’attendent… » souffla Gloria.

Vanessa serra les doigts de Gloria entre les siens :

« Nous n’avons pas fini. » grogna-t-elle, haletante.

Gloria la regarda dans les yeux :

« Je pourrais continuer encore longtemps…
-Moi aussi, la coupa Vanessa.
-Mais j’ai des enfants. »

Vanessa se tut et décolla ses mains de celles de Gloria.

« Très bien, dit-elle en s’asseyant, mais j’ai gagné. »

Gloria s’assit à son tour, sembla peser le pour et le contre puis choisit :

« D’accord. »

Toutes deux se levèrent avec difficultés et se firent face, les respirations lourdes. Vanessa se rapprocha lentement de Gloria. Celle-ci baissa la tête et la repoussa :

« Non, sinon je n’arriverais jamais à m’arrêter. »

Vanessa regarda le visage de son ennemie avec une sorte de tendresse. Même si ça lui faisait mal, il était normal que ses enfants passent avant tout. Et jamais elle n’aurait cru s’amuser autant avec une femme, avec une noire.

« Je n’ai jamais rencontré personne dans ton genre, Gloria, dit-elle comme émue, j’espère que nous nous rencontrions à nouveau. »

Vanessa avait tendue la main. Gloria leva les yeux un peu surprise puis regarda la main que lui tendit son ennemie. Elles prit la main de Vanessa dans la sienne.

« Je ne pensais pas que quelqu’un me résisterait un jour, Vanessa, répondit Gloria à son tour, tu m’as fait aller au-delà de mes limites et fait découvrir de nouvelles choses. J’espère aussi que nous nous rencontrerons à nouveau. »

 La poignée de main débuta de façon classique puis elles changèrent leurs mains de positions pour les mettre en position de bras de fer en l’air. Elles se mirent front contre front et se regardèrent avec, pour la première fois, autre chose que de la haine. Une tendresse réciproque, teintée de défi. Leurs deux autres mains s’attrapèrent et se mirent dans la même position.
Les deux femmes restèrent ainsi un moment, nues, au milieu de la cour du lycée, leurs corps luisants de leur fluide sous la clarté de la lune et à la merci de la fraîcheur de la nuit.


Epilogue : Ashley


Ashley traversa la route hors du passage piéton. On la klaxonna sans qu’elle sache si c’était à cause de son insolence ou de celle de ses vêtements. Son style vestimentaire avait radicalement changé ces derniers temps. Elle avait troquée ses jupes à carreaux d’écolière sage pour des shorts très courts et déchirés. Ses hauts étaient de plus en plus légers et son maquillage de plus en plus sombre. Ses notes scolaire avait chutées et son comportement au lycée drastiquement changé. Elle en était à deux bagarres ce mois-ci, l’une contre sa meilleure amie Dre, qui était maintenant sa pire ennemie et un autre contre une fille qui avait toujours profité de sa gentillesse et de sa douceur pour lui envoyer d’horribles méchancetés à la figure. Dorénavant, Ashley ne se laisserait plus marcher sur les pieds, même par sa mère à qui elle tenait tête de plus en plus effrontément. Elle adressa un doigt d’honneur à celui qui l’avait klaxonné et entra dans le club de lutte pour s’y inscrire.


Merci d'avoir lu jusqu'au bout. N'hésitez pas à laisser un commentaire que vous ayez aimé ou non, j'aime avoir des retours constructifs :)